Dieudonné ou la liberté d’expression en jeu !

Le ministre de l’Intérieur Manuel VALLS vient de publier une circulaire visant à interdire les spectacles de « l’humoriste » Dieudonné. Que faut-il en penser ?

Je condamne fermement les différents propos antisémites, racistes ou injurieux proférés à longueur de représentations par cette personne. Par ailleurs je ne peux cautionner cette mode stupide et stérile de la quenelle qui se répand de plus en plus auprès d’une certaine population. Enfin, je ne me reconnais pas dans ce pseudo humour qui vise à détruire, plus qu’à détendre ou amuser !

Cela dit, je n’approuve pas la décision du ministre de l’intérieur, au nom de la liberté d’expression qui est un fondement de notre constitution. L’expression d’une opinion ne pouvant être un délie (seul l’idée exprimée peut être condamnée). Si les propos tenus par l’intéressé sont jugés diffamatoires, antisémites ou mettant en danger la sécurité publique, alors la justice doit être saisie et faire son travail.

Mais pourquoi interdire Dieudonné et pas les groupes de rap NTM, Sniper, Hamé ou Monsieur R qui insultent la France et incitent à la haine raciale : « La France est une garce, n’oublie pas de la baiser jusqu’à l’épuiser, comme une salope il faut la traiter ‘mec' » – « Les keufs sont lynchés, enfin, ça soulage, Faut que Paris crame » – « On nique la France sous une tendance de musique populaire » – « ma carte d’identité, avec laquelle je me suis plusieurs  fois torché » .

Pourquoi interdire Dieudonné et pas les Femen qui injurient l’Eglise catholique en faisant irruption, nues, dans les églises et parodiant la Sainte Vierge en train d’avorter avant d’uriner devant l’autel de l’Eglise de la Madeleine. Ces mêmes Femen qui prônent la mort de l’Eglise, du pape, de l’islam, font le salut nazi, etc…

Alors, de deux choses l’une, soit le gouvernement remet en cause le principe même de la liberté d’expression (auquel cas il faut revoir ce point dans la constitution) et elle s’applique à tous ; soit la liberté d’expression reste un principe de notre constitution, et cela est vrai pour tout le monde (ce qui n’exclut pas que la justice soit saisie).

Ce que je n’accepte pas c’est le 2 poids, 2 mesures auquel nous assistons.  Si le ministre veut lutter contre toutes les incitations à la haine et tous les troubles à l’ordre public, alors qu’il condamne TOUS les groupes ou personnes concernés et pas seulement quelques uns sur la base de critères subjectifs !